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DX Focus : Traiter le tissu conjonctif

Les raideurs, les fibroses ou les adhérences cicatricielles, accolements des fascias et autres des plans de glissement entre la peau, les tissus conjonctifs, les muscles, les ligaments, les tendons, les os sont monnaie courante en pratique quotidienne. Si de nombreuses techniques sont à la disposition du kinésithérapeute pour traiter ces atteintes, beaucoup d’entre elles sont fastidieuses à mettre en œuvre, souvent douloureuses ou au moins inconfortables pour le patient. La plupart s’appuient sur une représentation des différents tissus en tant que couches superposées et indépendantes qui glissent entre elles. Or cette représentation est quelque peu dépassée

Une meilleure compréhension de l'organisation des tissus conjonctifs

Le développement de nouvelles connaissances sur l’organisation des tissus conjonctifs, en particulier celles mises en lumière par le Dr.J.C. Guimberteau permettent de mieux prendre en compte la structure intime et le mode de fonctionnement des tissus conjonctifs pour mieux les traiter. 

Traumatologie sportive

De ces connaissances naissent de nouvelles manières d’envisager les traitements du système musculo-squelettiques qui mériterait plutôt d’être nommé le système conjonctivo-squelettique tant le conjonctif s’infiltre partout dans le corps jusque dans le plus petit de ses interstices. Ainsi l’organisa-tion des différents tissus du corps en couches successives n’est plus envisagée de manière discontinue. Il apparaît clairement que les différentes couches sont reliées entre elles par un maillage très fin et complexe de fibrilles collagéniques polyédriques. Ces dernières délimitent des vacuoles (concept de système collagénique multimicrovacuolaire d’absorption dynamique, MCDAS2). 

L’ensemble déterminant à la fois un équilibre de tension appelée la tensegrité et un équilibre de pression intra tissulaire. Ainsi, la comparaison entre un tendon qui glisse dans sa gaine avec un câble de frein de vélo et sa gaine devient fausse. En fait, la gaine du tendon et le tendon lui même sont reliés par un réseau fibrillaire extrêmement riche, complexe et très mobile, accompagné d’un réseau vasculaire.Il en est de même entre la peau et le fascia superficialis, par exemple, ou entre ce dernier et le fascia musculaire (perimysium), tout comme entre tous les plans de glissement dans le corps. Deux conséquences pratiques en découlent di-rectement. En saisissant la peau et en la sou-levant et/ou en la déplaçant, on mobilise non seulement cette dernière mais aussi les fascias sous-jacents, même les plus profonds en utili-sant les propriétés de la tenségrité. D’autre part, les équilibres de pression sont fragiles et il est nécessaire pour le thérapeute manuel de les respecter autant que possible pour une meilleure cicatrisation et une rééquilibration la plus complète. La simple saisie du pli cutané, de manière plus ou moins ferme pour restaurer la mobilité tissulaire, peut ainsi devenir problématique du fait de la pression exercée par les doigts pour saisir un pli cutané adhérent, un fascia fibreux ou tout simplement déjà mis en tension par une position d’étirement à partir de laquelle le praticien souhaite agir. Le recours à la technologie est alors très appréciable pour saisir le tissu sans le pincer en douceur et sans douleur.

Une nouvelle approche kinésithérapique

Soin push up fesse

La saisie tissulaire des différents fascias peut alors avantageusement faire appel à la nouvelle technologie de Stretching Cellulaire® développée par STARVAC et disponible sur la génération d’appareils DX. Cette innovation technologique repose sur l’association de 3 rouleaux, 2 rouleaux périphériques et un rouleau interne, combinés à une aspiration permettant ainsi de mobiliser simultanément deux plis tissulaires de formes et profondeurs différentes.

L’intérêt et l’avantage du Stretching Cellulaire® est d’associer une pression négative (aspiration) et une pression positive verticale (rouleau interne) pour mobiliser simultanément deux plis cutanés distincts et différents. Le premier pli, plus petit, a une action superficielle tandis que le second, plus large, a une action profonde, tout cela en un seul et même travail sans comprimer les tissus ce qui risquerait de remettre en cause l’intégrité des vacuoles et de leur pression intra tissulaire. 

L’applica-tion se fait sans appuyer, comme le ferait le praticien pour un massage mais au contraire en soulevant la tête de traitement légèrement sans pour autant perdre le double pli tissulaire. La dépression dans la tête de traitement est réglable pour l’ajuster en fonction de la qualité de peau saisie, de l’effet recherché et de la profondeur d’action souhaitée. Il est évident que les réglages ne sont pas les mêmes selon que la région traitée présente un œdème lympha-tique, un œdème traumatique, une cicatrice de brulure récente ou une fibrose marquée et très adhérente ou une région présentant une algo-dystrophie reflexe (ou SDRC).

Les Indications

Le traitement de nombreuses pathologies peut bénéficier du DX Focus tant son utilisation est à la fois simple et intuitive. Le traitement d’une cicatrice est le premier qui vient à l’esprit mais en réalité l’utilisation de DXFocus dans le traitement de patients atteints de lombalgie et présentant une raideur lombaire en flexion, par exemple, ou présentant un pli cutané adhérent, constitue une indication très intéressante. Les résultats sur la souplesse avant-après une seule séance sont significatifs et les patients se sentent soulagés avec une sensation de légèreté en repartant. La prise en charge ne se limite bien évidemment pas à cette technologie, elle intègre les protocoles classiques pour un patient lombalgique chronique.

Soin rachis

 Dans d’autres indications comme l’algodystrophie, le DX Focus permet de mobiliser les fascias délicatement, sans douleur, tout en mobilisant l’articulation concernée ou en demandant au patient un mouvement actif. La mise en tension des fascias dans le sens le plus adapté favorise la sensation de mouvement indolore, aide à lever les boucles sensori-motrices de défense et facilite la récupération des amplitudes articulaires. Dans les tendinopathies d’Achille, la mobilisation de la gaine du tendon, par l’intermédiaire de la saisie cutanée par pression négative sur un tendon mis en tension, relance les plans de glissements tendon-gaine et redonne de la souplesse aux tissus concernés. Les levées de tension des trapèzes et des fixateurs de l’omoplate ainsi que des muscles cervicaux bénéficient elles aussi de cette technologie. En traumatologie, la mobilisation des cicatrices traitées précocement en agissant d’abord autour de cette dernière puis dessus quand la cicatrisation est suffisamment avancée, évite les adhérences. L’utilisation du mode pulsé dans un premier temps puis du mode continu permet une adaptation parfaite à l’état tissulaire. La mobilisation des fascias périarticulaires permet aussi une récupération d’amplitude articulaire en douceur en travaillant en limite d’amplitude et en y joignant des mobilisations actives ou actives aidées.

Une utilisation efficace, simple, facile & accessible

Dans la pratique quotidienne, l’efficacité est évidemment une nécessité. La simplicité d’utilisation est aussi un atout majeur. La mise en place doit être rapide, le geste précis, les réglages accessibles sans prise de tête. A cet égard, le DX Focus n’est pas pris en défaut. La formation s’appuie sur des protocoles logiques que le praticien adapte en fonction de l’état de son patient. Le choix des têtes de traitement est intuitif et repose sur la morphologie de la zone à traiter. La mise en œuvre est rapide. Et pour tirer le meilleur profit de la technologie, équipé d’une console roulante, le DX Focus se déplace facilement d’une pièce à l’autre rendant son utilisation possible dans toutes les salles par tous les praticiens dans un cabinet de groupe. Du fait de sa petite taille il peut aussi être emmené en maison de retraite ou à domicile si nécessaire. Il est notable de constater que le nettoyage des têtes de traitement se fait rapidement et dans le respect des règles d’hygiène élémentaires en cette période.

Conclusion

En permettant d’aborder différemment les tissus conjonctifs du corps, l’utilisation de DX Focus rend de nombreux services au kinésithérapeute dans des indications très variées allant de la traumatologie à la rhumatologie en passant par le traitement des cicatrices et brûlures et par la rééducation post chirurgicale qu’elle quelle soit. Cette liste n’est pas exhaustive et chacun fera appel à cette technologie très accessible en fonction de ses besoins et surtout de ceux des patients.

- Marc Massiot -
Kinésithérapeute Ostéopathe, Dirigeant de la société Enaxante

Paru dans Vous Kiné n° 9 – Jan/Fev/Mars 2021

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